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dans le tunnel de l'époque...


Au fil des années, ce site a sédimenté. Bien que je sois tenté de les supprimer, je laisse à titre documentaire (archéologique?) ces notes anciennes qui datent du commencement de cette aventure d'édition virtuelle...


"Pages personnelles"...

Cette expression, pour qui se préoccupe d'écrire, résonne singulièrement... Composer des "pages personnelles" n'est-ce pas là son travail ?

On trouvera ici, en plus des informations attendues sur un auteur (biographie, bibliographie, etc...), quelques pages de ses diverses encres (textes non réunis en volume, extraits d'ouvrages épuisés, manuscrits et brouillons, carnets de voyages, essais critiques), et la présence, surtout, de compagnons de route (poètes, prosateurs, peintres...) : une anthologie subjective et mobile, personnelle ou impersonnelle... 

Un coin de toile d'où partent des fils, vers d'autres lignes et d'autres voix, les rayons d'une bibliothèque ou d'une ruche imaginaires...

Par ici, rien à vendre. Ni accès réservé, ni carte de crédit... Faire connaître une écriture parmi d'autres et avec d'autres. Donner à lire quand tant de sites ne sont que des coquilles vides. Sans doute entre-t-il de la vanité, de l'outrecuidance peut-être, dans le fait de s'afficher ainsi... A moins que l'écrivain, toujours, ne reste imaginaire...

A chacun de choisir ce que bon lui semble.


Ceci n'est pas un blog...

Souvent, après la lecture du "journal", l'envie démange d'exprimer ici des réactions, des jugements, des colères, face à notre "actualité", ou ce qu'on nous présente comme tel.

Dire son mot, réagir à vif, à bâtons rompus : internet y invite sans cesse... N'est-ce pas l'esprit du blog ? Clavier, écran, modem : rien de plus facile... On frappe, on connecte, on déverse, on ramasse... On ne se demande alors plus vraiment ce que c'est que d'écrire...

(suite de la note)


 

Du marché de la littérature (Note du 28 mars 2005)

Hyper-sellers, édités par des hyper-éditeurs, vendus dans des hyper-marchés, l'édition est entrée depuis peu dans le temps des hypers... La machine industrielle a pris possession des "ouvrages de l'esprit" auxquels s'appliquent désormais, comme à tous les autres produits, l'obligation de "retour sur investissement". 

La question à présent posée est celle de la survie de la littérature dans un monde dont les structures économiques travaillent à la détruire. Le problème n'est plus de savoir ce qui est moderne et ce qui ne l'est pas, mais quelle sorte de livres conserve une chance de voir le jour. Dans la profusion confuse des produits éditoriaux d'aujourd'hui, dans un univers où la critique est asphyxiée par l'engorgement des canaux de communication, quelle chance reste-t-il pour le discernement ?

Tout regard ainsi porté sur la situation économique du livre doit conduire à réinterroger radicalement ce que sont la littérature, la poésie, l'écriture, ne fût-ce que pour opposer aux logiques économiques et aux leurres médiatiques de l'époque une idée précise de ce qu'ils ensevelissent.

Se demander pour quelles raisons autres qu'intéressées, frivoles ou cyniques, un écrivain peut continuer à écrire, et donc chercher plus que jamais à savoir si la littérature même conserve un pourquoi irréductible au marketting et à la mode, aussi bien qu'au narcissisme et à la nostalgie...


(...) je ne suis pas du tout certain que nous continuions à vivre sous le signe de Van Gogh et du grand créateur. Nous vivons plutôt sous le signe de l'espace public démocratique et de la réception, dont il faut rappeler que c'est aussi, qu'on l'apprécie ou non, l'espace de la publicité et de la communication aux sens les plus dévoyés qui soient." (Yves Michaud, La crise de l'art contemporain, P.U.F, 2005)


De la désolation... (Note du 28 avril 2002)

    On attend. On espère encore... Qu'à nouveau dans la cité une place significative ait chance d'être faite au travail de la pensée. Qu'un effort de proposition se substitue à l'exercice de la dérision et de l'ironie. Que l'on parvienne à discerner, d'un peuple comme d'une vie humaine, ce qui importe.

    "La désolation consiste dans le sentiment d'inutilité, de non-appartenance au monde, dans l'abandon par autrui, dans le déracinement, dans le sentiment de se faire défaut à soi-même. En tant que telle, elle est la condition préliminaire de la superfluité, le fondement de la domination totalitaire, comme l'avaient bien compris les nazis" (Sylvie Courtine-Denamy, in "Préface" à Qu'est-ce que la politique d'Hannah Arendt).

    Tout nouveau projet politique se doit de combattre en premier lieu cette désolation, quelque forme qu'elle prenne : morale, sociale ou matérielle. Cela nécessite de la détermination, de l'audace et des moyens. Nul bricolage n'en aura raison. Autant que politique, la tâche est culturelle.


Proportion et partage : je me dois de répéter ces mots, ici inscrits en septembre dernier.

Il m'importe d'y ajouter à présent le mot pluralité : répéter que chaque identité ajoute à ce qui est sa différence, que chaque peuple, chaque culture, est la chance d'un monde.

(La poésie, comme la politique, est une affaire de relations. Elle ne connaît de distinction et de singularité que parmi la pluralité. Elle est aussi bien ce travail de la langue où chacun s'entretient avec ses autres.)

Le dimanche 5 mai, chacun devra songer à préserver la chance du vis-à-vis et du voisinage. De cet entretien critique par où se maintient du sens. De cet effort tout à la fois commun et singulier d'orientation qui seul nous préserve des tentations simplistes.


Proportion et partage (Note du 15 septembre 2001)

    Quelle sorte de responsabilité exercer, en ce lieu virtuel ?

    Ce site n'est pas un sanctuaire.

    Pourtant, face à toutes les formes d'inhumanité, contre la délirante disproportion, on voudrait que lecture et écriture invitent à retrouver le sens de la proportion : une mesure, une pensée.

    Notre monde attend à présent des intellectuels autre chose que la répétition sans cesse aggravée des symptômes du mal qui le ronge.

    A la poésie, qui fréquente et connaît les extrêmes, de contribuer à nous redonner l'échelle, la mesure des choses. Le peut-elle ? Le veut-elle encore ?

    A l'écriture de nous entretenir de nos ombres, de nous en révéler le visage .

    Ne fermer ici aucune porte. Tirer des fils. Lancer des ponts. Articuler. Mêler des voix. Chercher, creuser et s'obstiner. Demeurer en travail. Maintenir les contradictions ouvertes. Refuser toute forme de simplification.

    Donner, au lieu de vendre. Transmettre. L'unique réponse durable à la violence est le partage.


    Parlons d'autre chose...(Note du 8 septembre 2001)

    Ce site internet, dans le brouhaha d'aujourd'hui, entend parler d'autre chose...

    Ce n'est ni indifférence, ni dédain, ni retrait. Surtout pas une façon de tourner le dos au contemporain.

    Plutôt le sentiment que, lorsque tous les discours du temps rebattent les mêmes sujets, il importe de faire quelques pas de côté. Forme de résistance (passive ?).

    L'actif : donner à lire, à découvrir, à étudier. Donner à entendre ce qui fait peu de bruit, mais se poursuit. Obstinément. Pour rien, en vain peut-être.

    Désormais, ce site sera mis à jour chaque fin de semaine, pour proposer quelques pages nouvelles, pour accueillir de nouvelles voix. Son rythme participe de son sens.

    Puisqu'il y est principalement question de poésie (qui est la mesure de la langue, son "métrage", son travail en lignes brisées, de réfraction et de réflexivité interne), j'entends qu'il ne devienne pas un tonneau percé, mais conserve sa contenance. Qu'il se refuse à l'aggravation et à l'excès.

    Qu'il récuse, par exemple, "l'impératif pornographique" du moment.

    Cela, en soi, constitue une prise de position. Une forme d'engagement.


Une ténébreuse affaire... (6 avril 2006)

Ce que ça coûte d'avoir un site où l'on parle de littérature...