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Poésie et réalité

Les termes du conflit : quelques éléments de réflexion...

par Jean-Michel Maulpoix

Poésie et réalité forment couple. Ce sont là deux termes à la fois opposés et complémentaires. Histoire d’amour ou histoire de haine, l’existence de ce couple est pour le moins agitée, complexe, conflictuelle, surtout dans ce qu’on appelle « la modernité ». Baudelaire définissait déjà la beauté « moderne » comme tributaire d’un tel alliage paradoxal, liant l’éphémère à l’éternel:

"Le beau est fait d'un élément éternel, invariable, dont la quantité est excessivement difficile à déterminer, et d'un élément relatif, circonstanciel, qui sera, si l'on veut,; tour à tour ou tout ensemble, l'époque, la mode, la morale, la passion. Sans ce second élément, qui est comme l'enveloppe amusante, titillante, apéritive, du divin gâteau, le premier élément serait indigestible, inappréciable, non adapté et non approprié à la nature humaine. Je défie qu'on découvre un échantillon quelconque de beauté qui ne contienne pas ces deux éléments."[1]

 

Il est remarquable que Baudelaire choisisse de partir de la mode pour développer son esthétique moderne : elle incarne à ses yeux la présence même du poétique dans l'historique. Elle permet de déceler, à travers des détails, des ajustements, et des gestes, l'idée que l'homme se fait du beau à un moment donné et la manière dont il traduit concrètement son aspiration à l'infini. On lit dans la mode ce que l'homme voudrait être (sa part d'éternité) autant que ce qu'il est:

"L'idée que l'homme se fait du beau s'imprime dans tout son ajustement, chiffonne ou raidit son habit, arrondit ou aligne son geste, et même pénètre subtilement, à la longue, les traits de son visage. L'homme finit par ressembler à ce qu'il voudrait être."

C’est donc ici paradoxalement une réalité prosaïque, la « mode » qui porte la marque d’une irréalité : le désir d’être autre... L’irréel de l’aspiration infléchit la réalité de l’apparence, tout comme le réel lui-même influe sur la nature de nos aspirations. 

Poésie et réalité entretiennent donc —depuis le milieu du XIXème siècle surtout— des rapports de plus en plus étroits, tellement étroits que la relation du poète au réel va s’avérer partie prenante et décisive d’un mouvement qui conduit la poésie à se retourner sur et contre elle-même, contre le « poétisme » en tout cas et contre les « vieilleries », ainsi que nous pourrons en juger au fil de ce cours.

Comment caractériser brièvement ces rapports?

Un rapport réactif

·      L’on peut partir de la remise en cause d’un lieu commun, d’une idée reçue: a priori, poésie et réalité s’opposent. Le poète, dirait-on, a la tête dans les nuages (ce à quoi Victor Hugo répondait, au temps des Châtiments, « soit, le tonnerre aussi! »); c’est un « rêveur » qui se plaît parmi les chimères. Son désir et son inspiration, avant tout, le conduisent à fuir la réalité, à s’en échapper, à l’instar de Mallarmé s’exclamant dans « Brise marine »:

« La chair est triste, hélas! Et j’ai lu tous les livres.

Fuir! Là-bas fuir! Je sens que les oiseaux sont ivres

D’être parmi l’écume inconnue et les cieux!

Rien, ni les vieux jardins reflétés par les yeux

Ne retiendra ce coeur qui dans la mer se trempe

O nuits! Ni la clarté déserte de ma lampe

Sur le vide papier que la blancheur défend,

Et ni la jeune femme allaitant son enfant. »

 

Le poète, semble-t-il, tourne le dos à la réalité. A la rigueur est-il celui qui, par son travail, va s’attacher à embellir la réalité, et non pas la considérer telle quelle (or, nous verrons que ce n’est pas le cas chez certains poètes de ce demi-siècle).

Ce refus de la réalité —que l’on pourrait qualifier de « romantique »— fut le propre de la poésie dite « lyrique », centrée sur la vie affective du sujet.

Dans ses Notes sur la littérature, Théodore Adorno rappelle que la poésie lyrique est ressentie « comme quelque chose d’opposé à la société, de tout à fait individuel », et que son expression « ayant échappé à la pesanteur de l’objet [fait] surgir l’image d’une vie délivrée de la praxis dominante, de l’utilité, de la pression de l’instinct de conservation aveugle » Pourtant, ajoute-t-il, « cette exigence à l’égard de la poésie, cette exigence d’une parole vierge, est en elle-même sociale[2] ». Nous y reviendrons...

· Le premier rapport de la poésie à la réalité est donc de nature réactive. Disons qu’en mettant poésie et réalité au contact l’une de l’autre on produit, comme en chimie, une réaction. C’est déjà là bel et bien un rapport assez largement caractéristique de l’époque moderne, où l’on voit le plus souvent le poète s’opposer avec force à ce que l’on appelle communément la réalité de son temps

Je songe encore à Mallarmé professeur d’anglais à Tournon et s’exclamant « Tournon est une étable », ou encore « ici-bas a une odeur de cuisine ». Ou c’est encore Adorno précisant, au sujet de la poésie lyrique:

« ... cette exigence d’une parole vierge est en elle-même sociale. Elle implique la protestation contre un état social que chaque individu éprouve comme hostile, étranger, froid, étouffant, et cet état d’esprit s’inscrit en négatif dans le texte: plus il se fait oppressant, plus le texte lui résiste (...). Par cette protestation, le poème exprime le rêve d’un monde où tout pourrait être différent. L’idiosyncrasie[4] de l’esprit lyrique contre la toute-puissance des choses est une forme de réaction[5] contre la réification du monde, contre la domination des marchandises sur les hommes, qui s’est répandue depuis le début des temps modernes et développée après la révolution industrielle jusqu’à devenir la force dominante de la vie. »

· Mais la réalité à laquelle le poète doit se mesurer, ce n’est pas seulement la « réalité de son temps », c’est, plus largement, la réalité tout entière. C’est la nature, c’est le monde, ce sont les êtres, « les parfums, les couleurs et les sons ». C’est donc aussi bien une réalité qui émeut, qui excite ou qui enchante et qui va devenir objet de célébration.

Un rapport amoureux

Ainsi, Paul Claudel, chantre du monde total, écrit-il:

« L’objet de la poésie, ce n’est donc pas, comme on le dit souvent, les rêves, les illusions ou les idées. C’est la sainte réalité, donnée une fois pour toutes, au centre de laquelle nous sommes placés. C’est l’univers des choses invisibles. C’est tout cela qui nous regarde et que nous regardons[6]. »

Claudel a lu Rimbaud —il a reçu son oeuvre comme une révélation bouleversante— et en donnant ainsi à la poésie la réalité pour objet, il s’inscrit dans la filiation du dernier texte d’Une saison en Enfer, « Adieu », où Rimbaud se fixait pour devoir d’étreindre la réalité:

« Moi! moi qui me suis dit mage ou ange, dispensé de toute morale, je suis rendu au sol, avec un devoir à chercher, et la réalité rugueuse à étreindre! Paysan! »

 

Encore Rimbaud avait-il vécu dans la poésie même comme un échec sa quête de la réalité souvent chimériquement assimilée à une quête de fusion amoureuse avec la nature. Il se voit rendu à la « réalité rugueuse » du réel au moment de quitter la poésie.

Rimbaud n’a cessé de chercher « le lieu et la formule ». Quand il s’exclame « Nous ne sommes pas au monde », il sous-entend que nous devons le trouver, et, comme l’ajoute Claudel, « reconquérir notre état primitif de fils du soleil ». Rimbaud s’est rêvé « étincelle d’or de la lumière nature ». Il a fondé toute sa poésie non sur le sentiment, mais sur la sensation. En cela, son oeuvre marque une étape importante vers la sortie du romantisme. Mais elle est encore prisonnière d’une espèce de mystique de la surhumanité poétique (le poète comme « voleur de feu »), une mythologie de la voyance et de l’invention qui fait de lui un « surréaliste » avant la lettre et qui lui barre (de délires) l’accès à la réalité.

Pour reprendre deux de ses mots favoris et deux titres de ces poèmes, l’oeuvre de Rimbaud est à la fois une « fête de la faim » et une « comédie de la soif ». Peut-être peut-on penser la poésie à partir de ces deux mots:

— la faim de la réalité : du sensible, de la sensation, des « nourritures terrestres » : tout ce qui vise la matérialité, le « parti-pris des choses »

— la soif de l’idéal, de l’absolu, de l’ailleurs et de l’azur: tout ce qui relève du désir et se rapporte à l’impossible.

Encore cette opposition entre la soif et la faim, entre le désir de l’idéal et l’appétit de la réalité n’est-elle pas suffisante pour définir ce qui est en jeu dans l’expérience poétique.

Sans doute la poésie naît-elle pour une part d’un conflit entre ce que les psychanalystes appellent « principe de plaisir » et « principe de réalité », aux points d’intersection de la réalité et du désir (et ces « points » viennent s’inscrire dans la langue même), mais il me semble qu’il faudra en venir à comprendre que faim et soif sont une même chose et que ce que nous appelons idéal, azur ou absolu n’est peut-être en vérité rien d’autre que ce réel même qui nous manque. Quand Rimbaud dit « nous ne sommes pas au monde », il signifie déjà cela, à savoir cette impossible unité de l’être humain avec le monde, hors les moments d’extase, de sensation éblouie, d’illumination. L’homme ne fait pas corps avec la terre, il en est séparé, il n’est pas « agréé comme plante » (Michaux) et il tend à nommer « azur », « idéal », « absolu » ou « infini » cette présence même qui lui fait défaut.

Je viens de prononcer là un mot décisif dans l’histoire de la poésie de ce demi-siècle : le mot de « présence », cher à Yves Bonnefoy :

« La vérité de parole, je l’ai dite sans hésiter la guerre contre l’image —le monde-image—, pour la présence. »[7]

 

Un rapport prospectif

Ce qui est très largement en jeu dans l’expérience poétique c’est la quête de la présence. Pas seulement le contraire de l’absence, mais aussi le contraire de l’exil. La poésie cherche la réalité car elle cherche la présence: elle ne se place plus dans un schéma de nature réactive face à la réalité de son temps mais dans un schéma que je pourrais dire de nature prospective face à la réalité tout entière.

Le poète cherche la réalité, ou plutôt cherche le réel dans la réalité, ou le réel de la réalité[8]. C’est dire que la réalité ne lui est pas seulement donnée comme un ensemble de faits ou d’objets susceptibles d’être accueillis dans le poème, mais qu’elle est pour lui tout à la fois objet de recherche, d’exploration, d’interrogation et de redéfinition. Mieux, il semble que recherchant le réel de la réalité, le poète s’applique à soulever le voile qui occulte les choses pour nous donner accès à ce qu’elles sont en vérité.

· Prenons un exemple: quand Francis Ponge, dans Pièces, consacre un poème en prose (un « proème ») au gui, il tente de nous faire sentir presque physiquement cette plante que nous connaissons, qui fait partie de la réalité de Noël ou de Nouvel an, mais dont nous n’avons pas remarqué grand chose sinon qu’elle est de nature parasite, accrochée aux arbres, avec des feuilles plutôt rondes et plates et de petites boules blanches qui collent aux doigts... Voici le poème de Ponge:

« Le gui la glu: sorte de mimosa nordique, de mimosa des brouillards. C’est une plante d’eau, d’eau atmosphérique.

Feuilles en pales d’hélice et fruits en perles gluantes.

Tapioca gonflant dans la brume. Colle d’amidon. Grumeaux.

Végétal amphibie.

Algues flottant au niveau des écharpes de brume, des traînées de brouillard,

Epaves restant accrochées aux branches des arbres, à l’étiage des brouillards de décembre[9]. »

Ponge s’efforce de nous faire voir le gui. Il s’attache à en saisir les propriétés, l’identité, la spécificité. Et pour le montrer que fait-il? Il le traduit en métaphores, il le recouvre de figures. En poésie, dévoiler la réalité, ce peut être d’abord cela : la traduire en figures, la défigurer et la reconfigurer. Changer le gui en tapioca et ses feuilles en hélices.

La poésie donc fait détour par l’imaginaire pour donner à voir le réel. Elle fabrique (par la mise en relation propre aux images) des objets qui n’existent pas (ici « le mimosa nordique ») pour dire les objets qui sont autour de nous. Elle transite par l’oxymore pour atteindre le réel et pour en graver l’image dans notre mémoire. Elle ne se contente pas d’imiter le réel, elle le force et le déborde pour le cerner. Il y a là ce que Ponge appelle une « rage de l’expression ».

Ce n’est pas là tout le rapport moderne de la poésie au réel; il existe d’autres modalités, voire des modalités opposées à celle-ci (le « littéralisme » par exemple). Mais il importe de retenir, pour commencer,  l’idée que la poésie ajoute au monde pour dire le monde et qu’elle laisse rarement les choses en l’état.

 

Un rapport métaphorique

La métaphore étant « transport », transfert de sens, j’emploie ici l’expression « rapport métaphorique » (en évitant le néologisme douteux « rapport transformatif ») afin de souligner que c’est du côté du figural (des figures) que va se jouer, pour l’essentiel, le débat entre poésie et réalité. La poésie, en effet, transpose, transfère, transfigure, transporte, métaphorise le réel. Le débat concernant l’image (son statut, les soupçons à son endroit...) est au coeur des disputes et des prises de position les plus cruciales de la poésie contemporaine. Depuis le souci nettement formulé par Bonnefoy de « la vérité de parole » et les réserves de Jaccottet, jusqu’aux prises de position « littéralistes » des années 70/80 et à la « mécanique lyrique » des années 90, la question de la métaphore s’avère un enjeu central.

Tout se passe comme s’il s’agissait toujours, dans la poésie du XXème, et surtout depuis 1950, d’approcher le réel du plus près possible, en récusant pour cela parfois violemment ce qui en écarte. Et c’est là que commence la querelle de l’image et la redéfinition du travail des analogies. Certains, comme Michel Deguy , prennent le parti de la « figuration généralisée », d’autres comme Emmanuel Hocquard, sont au contraire à la recherche d’une langue neutre, d’une écriture blanche et tabulaire.

C’est, du même coup, la question de la représentation qui se trouve posée. Celle donc des « écarts » ou des « infractions » de la poésie par rapport à la réalité. On se souviendra ici du mot de Claude Royet-Journoud : « Dire ce bras est de chair, je trouve cela plus émouvant que la terre est bleue comme une orange. »

C’est donc le travail même de la lecture, son herméneutique, que remettent en jeu les évolutions de la relation entre poésie et réalité. Et c’est enfin la discursivité même du discours poétique qui en est affectée.

Quoi qu’il en soit, et quel que soit le traitement qu’elle lui réserve, métaphorique ou non, la poésie moderne accueille et recueille le réel dans la langue. Charles Dobzynski (rédacteur en chef de la revue Europe ) écrivait récemment : « Il n’y a de non-poésie que ce qui n’a pu encore être converti en matériau poétique[10] ». Ce propos peut être discuté, mais il rappelle le geste d’Apollinaire faisant entrer au début de ce siècle les sténodactylographes, la Tour Eiffel , les hangars de Port-aviation, les journaux et les affiches dans « Zone » : à maints égards, le poème moderne est une zone, un bric-à-brac même parfois, où se côtoient les matériaux et les objets les plus hétérogènes.

Toute la difficulté, pour le poète, sera de continuer à créer du lien, ou du liant, en un temps où la réalité s’avère de plus en plus décousue, propice à la juxtaposition et au coq-à-l’âne beaucoup plus qu’au chant... Comment continuer à lier en gerbes ces éléments épars sans avoir recours à quelque appui idéologique : religion, nature, idéalisme, etc?... Comment maintenir le poème comme lieu articulatoire, où des rapports se nouent, se défont et se renouent, c’est-à-dire comme un espace où la langue travaille en vue d’une « nouvelle donne »? Telles sont sans aucun doute quelques-unes des questions les plus cruciales auxquelles est confrontée la poésie d’aujourd’hui.

· Réalité et poésie entretiennent donc des rapports dynamiques et conflictuels. Ils s’opposent et s’attirent. Ils tiennent à la fois du « couple maudit » et de la conjugaison de lutteurs. Le poème résiste au réel, tout autant qu’il le cherche. Il y puise sa matière (les objets de son écriture) tout autant que son désir de la fuir ou son énergie pour la transformer. Le poème désire le réel et le poème le hait. Peut-être n’existe-t-il, « ni avec lui ni sans lui »...

« Je te cherche », tels sont les trois premiers mots du recueil Gisants[11] de Michel Deguy. Ces mots s’adressent aussi bien à une femme aimée qu’à la poésie ou à la réalité même.  Revenant un instant sur la nature prospective du rapport de la poésie moderne à la réalité, je dirais qu’il s’identifie à celui que la poésie entretient avec elle-même et que le « sujet » lyrique entretient avec soi. La poésie existe de chercher le monde, tout comme elle existe de se chercher elle-même et de s’appliquer à configurer les traits mêmes de son « auteur » dans le décousu de la prose ou des vers.  L’oeuvre moderne est ouverture et recherche. Elle produit elle-même le point focal d’où elle rayonne. Mais il importe d’ajouter que « chercher » signifie aussi provoquer : « tu me cherches », dit-on à qui nous provoque... Si la poésie cherche le réel, ce n’est pas seulement à la manière du « chercheur d’or » cher à Cendrars ou du détective (dont la figure prospère dans l’oeuvre poétique et critique d’Emmanuel Hocquard[12]), mais c’est aussi à la façon de quelque « rôdeur » (parisien) inquiétant, ayant « mauvais genre », et qui entend pousser l’adversaire en ses derniers retranchements...

 Tout particulièrement au cours de la seconde moitié du XXème siècle, c’est donc à l’aune de son rapport à la réalité que la poésie va s’évaluer. Revenons, pour mieux le comprendre sur la tradition du débat entre ces deux termes.

© Jean-Michel Maulpoix, (à suivre)



[1] Le Peintre de la vie moderne, "Le Beau, la mode et le bonheur", Pléade T.II, p.685.

[2] « Discours sur la poésie lyrique et la société », in Notes sur la littérature, Flammarion, 1984, p. 48.

[4]  idiosyncrasie = le mélange des dispositions psychologiques qui y président

[5] Je souligne.

[6] Accompagnements, Introduction à un poème sur Dante.

[7]  « La Présence et l’image », in Entretiens sur la poésie, Mercure de France, 1990, p. 200.

[8] En termes philosophique, la réalité, c’est le caractère de ce qui est réel en tant qu’il s’impose par les sens (ex: la réalité du monde extérieur/ la réalité de la pluie qui tombe et qui mouille mon visage) ou à l’esprit (ex: la réalité des nombres, des figures, des théories mathématiques / la réalité de tel ou tel théorème...). La réalité, c’est donc un caractère.

Une réalité, c’est aussi une chose réelle, un fait réel, indiscutable. Et la réalité (qui nous entoure) c’est l’ensemble de ces choses réelles.

 Le réel, c’est ce qui est, l’ensemble des choses actuellement existantes. Réel est ce qui a une existence de fait, ce qui s’oppose au possible, au virtuel, à l’imaginaire.

[9]  Pièces, éditions Gallimard , 1962.

[10]  « Questions de poésie », opus cit., p. 77.

[11]  Editions Gallimard , 1985.

[12]  Voir Un privé à Tanger, éd. P.O.L, 1987.