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Essais généraux


      Chants du cygne avec tambourins et flutiaux

      par Henri Droguet





l

      Premier venu défunt sursitaire
      il taillera la forcenée stupeur
      la fureur brouillonnante
      du confus fourré permo-carbonifère
      il passera le saut-de-loup laissera
      à main gauche un morceau de lumière fourchue
      (brève baignade)
      il forcera par en bas
      la porte petite tintante et légère

      et bleue (n'oublie pas: bleue)

      fera juste trois pas
      dans l'allée de galets roses

      ce sera un jardin sauvage
      le fredon monodique apaisant des mouches
      l'intempestif orage enfin suspendu
      le ventre du monde
      l'é-ja-cu-la-ti-on formidable de Dieu
      nous irons nous irons

      en habit la pie
      fait la queue clopine dégoise à sa ripaille
      au ciel plombé large débaroule un caillot
      très noir on passe l'eau on trotte à la lande
      déjà Merlin rit sous ses aubépines.

      2 novembre 2001

2

        La mer dans l'Est hostile et rechignée
        vague soleil inconsistant
        le ciel bleu gentiane
        est vide énormément
        quelques nuages se guindent aux lisières
        je regarde la terre crue

        Ah! Saint-Frusquin priez pour nous!

        4 novembre 2001

3

        Tout ce tintouin
        vagues grises verrous nuages jaunes
        le ciel barricadé
        le vent robuste les effarants bosquets
        tondus sous les houles des nuits
        et la terreur
        quelquefois

        l'opiniâtre et très las saumon
        se dresse et gagne l'eau première
        jette sa ponte dans l'évidence lumineuse
        de sa fin

        un marteau clair tamponne une enclume
        au fond d'une forge
        une porte grince
        l'oiseau bienvenu chante sec sa/notre vie
        brève embuscade coma furtif effraction
        dans rien presque l'éternité.

        7 novembre 2001

4

        L'averse engloutirait la nuit perdue sourde
        au ciel en loques un débris d'étoiles
        grelotterait quelques watts
        la mer serait l'essart là-bas tout près sauvage

        en vain les nuages en pagaille
        jetteraient leurs ombres sur les collines noires
        le vent qui manque étrangement herserait
        les vallées fruitières déjà bleues

        l'homme l'inévitable est entré
        côté jardin s'affuble tousse
        faxe scanne télexe se reficelle
        crispe sa fressure
        chante bègue (on ne sait quoi)
        "pelotonné s'éloigne côté cour.

        13 novembre 2001


    5

      C'est le fond quelconque d'un hiver
      pensif et stupéfait l'aveugle
      passe à l'ouest des souffrances il rumine
      et dérègle ses comptes
      il bouscule un arbre ordinaire il dit:
      "Ma femme en vérité est une armoire bleue
      il y pousse une herbe sauvage et rouge
      que des bêtes voraces et muettes dévorent"

      il dit: "La chambre est vide".

      26 novembre 2001

6

        C'est l'aube au bord d'un bois
        il ya du ciel là-dessous
        et des vents traversiers plus bas cognent
        et rentaillent des pampres bleus
        un fleuve dévale ses glaces et sa ténèbre

        dans la chapelle il ya un prêtre hirsute
        qui bénit deux enfants trisomiques
        et ses vagues ouailles

        un pas précipité s'éloigne
        le nigaud pâle porte alla bocca
        germogli di mirtillo lampone e rosa canina
        voit dans l'Orient venir des blancheurs bleues
        fait trois petits tours s'égosille il va
        danser sur un pont rompu.

        26 novembre 2001

7

        Celui qui dort bonhomme écarquillé
        dans la splendeur hors-commune de l'aube
        prophète à bacantes trogne à barbe défleurie
        sourire borgne et ses mots ras la gueule
        il a dansé souvenez-vous
        tonné qu'En vérité je vous le dis

        je me souviens la rtubigine
        la brillantine et la saponite
        la ouate thermogène et les vermifuges
        le claquepotis des galoches... Assez!
        les digitales et
        l'âcre puanteur des corrosifs purins
        mais
        déjà nos pasd conjoints s'effacent
        aux sables palimpsestes
        Désertons! Que tout s'accomplisse!

        {mais c'est chanson d'esbroufe)

        La pluie toujours inachevée dégouline
        sur le linge étendu les limons rancis
        quelque part un lièvre des coquelicots
        l'empêtrement magnifique et chevelu des haies
        les moineaux s'ébouriffent aux flaques
        copieusement un poulain rouge compisse
        les houlques les vulpins et la vesce chétive
        et le vent s'écourte dans le ciel forain.

        30 novembre 2001

8 (Résumé)

        C'est quelque un mettons
        piéton quelconque nomade anonyme
        qui marche dans des nuits à foudres
        sous les mansardes renfrognées des cieux mérovingiens
        vertiges! éboulements! ébriétés farouches!
        insubstantielle inerte nullité
        la mer bancale se démène et s'abîme
        les ténèbres géantes aboient
        un rogaton de vent bourru passe
        terriblement
        la forêt bouillie pèle

        et puis bien sûr d'un coup
        l'énormité vacante la bonace et c'est
        l'aimable azur c'est un lac étroit
        l'herbe-aux-turcs jaune et glauque
        et les papavéracées les petits fruits
        d'un verger mollement houspillé
        c'est le fumet sauvageon d'un lièvre
        roulé-boulé dans les menthes
        l'euphémique crincrin des culs-blancs
        au fond des bosquets presque bleus

        (Etait-ce là? N'importe!)

        Le marcheur pisse aux buissons verts
        découd
        dégoise bref
        et passe outre.

        16 décembre 2001